La post-édition, quézako ?

L’arrivée progressive et tapageuse de l’intelligence artificielle a chamboulé bon nombre de secteurs d’activité, comme nous avons pu en être témoins tout récemment, notamment avec ChatGPT et OpenAI.

Pourtant, cela fait déjà quelques années que cette révolution technologique a débarqué dans la vie des traducteurs professionnels, qui ont pleinement intégré les moteurs d’IA à leurs activités quotidiennes. Dans le jargon des services linguistiques, c’est ce qu’on appelle la post-édition (ou post-editing en anglais). Mais alors, quel est exactement le rôle d’un traducteur dans la post-édition ? Est-ce une déclaration de guerre de la part des développeurs de solutions d’intelligence artificielle ?

Post-édition, traduction automatique, DeepL… comment s’y retrouver ?

Commençons par un petit point terminologique.

La traduction automatique, c’est le traitement d’un texte dans une langue donnée par un moteur d’intelligence artificielle en vue d’obtenir une traduction dans une autre langue, appelée la langue cible.

La post-édition désigne la tâche qui, pour un linguiste, consiste à passer en revue un texte pré-traduit à l’aide d’un moteur de traduction automatique. La post-édition de traduction automatique pourrait être comparée, pour faire simple, à de la relecture. Le linguiste va se voir proposer une suggestion de traduction par le moteur, qu’il va ensuite devoir corriger et améliorer de façon à obtenir une phrase fluide et naturelle dans la langue cible. Concrètement, cela signifie vérifier que les termes propres au glossaire du client ont bien été utilisés, reformuler les passages traduits de manière trop littérale, gommer les tournures non idiomatiques, etc.

Parmi les outils de traduction automatique populaires, nous pouvons citer Google Traduction, connu de tous, ou encore DeepL, un peu plus récent mais tout aussi performant, si ce n’est plus. Désormais, nombreuses sont les grandes entreprises à développer leur propre moteur de traduction automatique, afin de les adapter au mieux à leurs besoins et à leurs attentes.

L’avènement de la traduction automatique

Aujourd’hui, la traduction automatique et la post-édition gagnent en importance dans le secteur des services linguistiques. Cependant, quel est l’intérêt d’utiliser la traduction automatique quand on est traducteur de profession et qu’on sait donc logiquement déjà traduire ?

La réponse est simple : la cadence de travail s’en trouve drastiquement augmentée. Là où un traducteur est capable de traiter 2 000 mots par jour en moyenne, c’est pratiquement le double de ce chiffre qu’il peut atteindre en travaillant sur un texte pré-traduit de bonne facture. Cette accélération de la métrique signifie aussi, côté client, des délais raccourcis, avantage non négligeable si l’on considère le monde ultra-connecté dans lequel nous évoluons aujourd’hui.

Une ressource à prendre avec des pincettes

Malgré certains avantages évidents, il ne faut pas perdre de vue que la traduction automatique ne remplacera jamais la qualité d’un humain formé aux métiers de la traduction et qu’elle ne doit pas être employée à tort et à travers. La post-édition ne se prête pas à tous les formats, ni à tous les contenus. On évitera, par exemple, d’y avoir recours pour du sous-titrage, soumis à des contraintes particulières, ou pour la traduction de contenus marketing, qui requiert de s’approprier pleinement la culture locale pour en saisir toutes les nuances et véhiculer au mieux le message d’origine.

Somme toute, la post-édition est une activité encore jeune qui présente des bons côtés, même si l’intelligence artificielle doit être utilisée, comme son nom l’indique, intelligemment.