Dans le cadre de leurs activités quotidiennes, les traducteurs sont régulièrement confrontés à de nombreux défis : délais serrés, technicité élevée des contenus et démultiplication des recherches terminologiques n’en sont que quelques exemples.
Une autre difficulté, à première vue moins courante mais à ne pas négliger, est la contrainte de longueur. En effet, selon le type de contenu, la concision est de rigueur. C’est le cas, entre autres, pour la localisation de logiciels ou le sous-titrage. Il est bien souvent impossible de faire fi de cette contrainte, sous peine de risquer des problèmes d’incompréhension, voire des dysfonctionnements majeurs.
Dans cet article, nous examinerons plus en détail quelles stratégies appliquer pour respecter les limites de caractères, et vous donnerons quelques pistes pour éviter les problèmes.
Pourquoi les contraintes de longueur posent-elles problème ?
En règle générale, un propriétaire ou un développeur de logiciel qui souhaite faire traduire des options d’interface (également appelées « chaînes ») n’a pas nécessairement la traduction en tête. Par conséquent, il ne se rend peut-être pas compte qu’un terme simple dans sa langue maternelle peut être plus long dans d’autres langues.
De plus, si la limite de caractères est trop restrictive, le texte peut être coupé ou dépasser du cadre initialement prévu (par exemple, un bouton d’incitation à l’action). Cela arrive régulièrement lorsque la langue cible utilise plus de mots ou de caractères que la langue source : on parle alors de taux de foisonnement. C’est un paramètre qu’il faut garder à l’esprit lorsque vous confiez des tâches de localisation.
Même s’il ne s’agit que d’un problème d’ordre cosmétique, ce genre de bavures risque de renvoyer une mauvaise image de votre entreprise. Il convient donc, lorsque vous faites appel à un prestataire de services linguistiques, de préciser que les chaînes sont soumises à des limites de caractères et d’indiquer quelle est cette limite.
Comment bien traduire avec des contraintes de longueur ?
Comme indiqué ci-dessus, le traducteur doit tout d’abord savoir qu’il dispose d’un nombre de caractères limité. Sans cela, le résultat risque d’être inadapté, vos clients seront confus et vous perdrez du temps et de l’argent inutilement.
Pour ce qui est des différentes méthodes utilisables lors de la traduction, tout dépend de la nature du document à traduire. S’il s’agit d’un webinaire ou d’un discours oral non préparé, par exemple, il y a fort à parier que les interlocuteurs fassent des pauses, hésitent ou se reprennent. Bien entendu, il n’est pas question de faire figurer cela dans la traduction : elle se focalisera sur le message que les intervenants veulent faire passer, et retirera le superflu. Dans ce cas, une grande partie du propos pourra être restituée sans altération ni omission.
En revanche, si le rythme est plus soutenu, ou que le taux de foisonnement est trop important, il faudra sans doute faire l’économie de quelques mots pour que l’utilisateur puisse avoir le temps de lire et de comprendre le contenu qu’il regarde. Il incombe alors au traducteur de synthétiser le propos, ou de ne retenir que les informations essentielles, en omettant les éventuelles redondances, lourdeurs ou informations non nécessaires.
Pour ce qui est des chaînes d’interface, l’affaire se corse : il n’est pas toujours possible de faire l’économie de quelques mots, surtout si la chaîne n’en comporte qu’un. Il s’agira alors, dans la mesure du possible, de trouver un synonyme plus court (par exemple, « OK » plutôt que « Suivant »). Si cela n’est pas possible, alors le traducteur peut envisager de tronquer les mots. Il faut toutefois prendre garde à ce qu’il ne le soit pas trop, de manière à conserver suffisamment du mot pour que les utilisateurs puissent le comprendre. Par exemple, « Enr. » peut ne pas être assez explicite, mais « Enreg. » est déjà plus clair. S’il subsiste un doute, ou si les limites de caractères sont beaucoup trop restrictives, un échange entre traducteur et client s’impose.
Conclusion
Si vous cherchez à faire traduire un contenu qui impose par nature une limite de caractères, prenez en compte le fait que la langue cible peut utiliser plus de mots ou de caractères que la langue source, et informez-en le prestataire. Si possible, adaptez votre contenu en amont.
Lors de la localisation, le traducteur s’efforcera de restituer le plus fidèlement possible le contenu source. Néanmoins, plus la limite est restrictive, plus le risque de perte est élevé. Il s’agit alors de hiérarchiser les informations les plus pertinentes et de les véhiculer efficacement.