Pourquoi un traducteur se doit de traduire uniquement vers sa langue maternelle ?

Comme beaucoup de personnes, vous pensez qu’il suffit de maîtriser parfaitement deux ou trois langues pour pouvoir traduire dans tous les sens ? Découvrez ici pourquoi les choses ne sont pas aussi simples qu’il y paraît…

Contrairement à une idée bien ancrée chez bon nombre de personnes, être bilingue ou trilingue ne suffit pas pour se lancer comme traducteur : s’il est vrai que la maîtrise d’au moins une langue étrangère est un prérequis, elle est loin d’être suffisante pour se lancer dans ce métier.

En effet, la maîtrise parfaite de la langue cible (c’est-à-dire la langue dans laquelle le texte sera traduit) est également indispensable pour traduire correctement. Or, par définition, quelle langue maîtrisons-nous mieux que la langue maternelle, celle avec laquelle nous avons grandi ? Nous en connaissons les règles, les normes typographiques, les subtilités et les pièges, un critère indispensable pour produire une traduction exacte. Nous pouvons également puiser dans ses richesses pour véhiculer au mieux le message du texte source, de la façon la plus fluide et la plus naturelle possible. En outre, même si cela paraît aller de soi, la compréhension du public cible et la connaissance culturelle du pays où est parlée la langue cible sont indispensables pour être en mesure d’adapter correctement le message du texte original, par exemple en présence de jeux de mots qui ne peuvent pas être traduits littéralement. On évoque beaucoup aujourd’hui l’intelligence artificielle (IA) et sa puissance considérable, mais elle est, de fait, incapable de prendre en compte ce facteur.

Pour toutes ces raisons, la déontologie impose au traducteur de traduire uniquement vers sa langue maternelle, un principe qui garantit un travail de qualité et auquel adhère la SFT (Société française des traducteurs), ainsi que de nombreuses associations de traducteurs.

Faire appel à un traducteur qui maîtrise parfaitement toutes les subtilités de la langue vers laquelle il traduit, mais également tous les aspects culturels associés, est donc un gage de qualité que nul outil de traduction automatique ne saurait remplacer.